Saison à la montagne : le dérèglement climatique joue les arbitres

Auvergne-Rhône-Alpes : déçue par le taux d’enneigement de la saison dernière, la clientèle préfère des stations d’altitude où la neige sera au rendez-vous. Le segment haut de gamme confirme son succès.

La météo au cœur des préoccupations

Grâce au retour de la clientèle étrangère, les grandes stations de montagne enregistrent une hausse des réservations alors, qu’à l’inverse, les stations de moyenne montagne sont au point mort. Il faut dire que la pluie à haute altitude de ces dernières semaines a découragé les vacanciers. La petite hôtellerie indépendante souffre, entre conditions météo et inflation galopante. C’est encore plus flagrant dans les grandes stations où l’offre hôtelière a augmenté de 9 % en cinq ans, tirée par le haut de gamme. “Le segment haut de gamme est en progression tout comme la catégorie entrée de gamme [1 étoile] pour une population qui n’a plus les moyens de séjourner dans des lieux chers”, confie Tamara Mejias, directrice des études chez G2A Consulting.

Car la montagne, cette année, affiche des prix en hausse, des nuitées à celui des remontées mécaniques. Cette année, pas de forfait à moins de 40 €. Les hôteliers font le maximum pour ne pas répercuter les prix sur leur offre. “Il y a un seuil tolérable. Le prix de l’électricité a été multiplié par 7. Mais nous ne pouvons pas chauffer à 18 °C les chambres d’un 5 étoiles à Val Thorens ! ”, explique Cédric Gorini de l’Hôtel Pashmina. Pourtant, sur fond d’inflation, les stations des Alpes se préparent à une saison dont la fréquentation globale devrait croitre de 1,6 % avec 61 millions de nuitées attendues selon G2A consulting.

Toujours plus de luxe

Dans les Alpes, le haut de gamme est toujours très prisé. L’engouement reste intact malgré l’enneigement à la baisse. Les groupes se pressent pour des acquisitions en station. Ainsi, La Monte-Carlo – Société des bains de mer (SBM) s’implante en Savoie avec le rachat du Palace des neiges (Courchevel). Il fonctionnera en l’état cet hiver avant de gros travaux dès le printemps. Le groupe Dohkan mise aussi sur la station avec la réouverture de l’hôtel du Pralong, après trois ans de travaux et un projet dans les tiroirs pour 2024. Un outsider s’impose aussi dans les Alpes par son ascension fulgurante : le groupe Étincelles, créé en 2018, par Guerlain Chicherit, ancien champion du monde de free ride, Nicolas ChatillonArnaud Viotte et Philippe Lutz, compte déjà 15 hôtels, 19 chalets hôteliers et 22 restaurants répartis sur l’ensemble des massifs. Le Tignard connaît bien les attentes des clients, et marque des points chaque année, en fidélisant les adeptes de séjours confortables, plus simples, skis aux pieds, et le choix de stations où la neige est pratiquement garantie.

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