Les hébergements insolites à l’âge de raison : une analyse du 3e Observatoire de l’Insolite

Le secteur a enregistré un volume d’affaires de 430 millions d’euros en 2024, soit une progression impressionnante de 65 % par rapport à 2021. Ce chiffre s’appuie sur :

• 2 226 sites professionnels identifiés, une augmentation de 30 % en deux ans.
• Une capacité d’1,2 million de nuitées à vendre, en hausse de 46 %.

Cette performance reflète un attrait accru pour les séjours immersifs et déconnectés, bien que la croissance actuelle soit moins explosive que celle observée durant la période post-pandémie.

Depuis 2019, les hébergements insolites ont vu leur prix moyen augmenter de 18 %, atteignant :

• 301 € par séjour pour les cabanes.
• 265 € toutes typologies confondues.

Cette montée des prix s’explique par la sophistication croissante des offres, qui incluent des services et équipements plus haut de gamme.

L’insolite séduit toutes les régions de France, mais certaines se démarquent particulièrement :

• Auvergne-Rhône-Alpes : 17 % de l’offre nationale.
• Nouvelle-Aquitaine : 15 %.
• Occitanie : 12 %.

Au niveau des départements, les recherches des clients placent la Gironde, la Dordogne, et l’Oise en tête des destinations privilégiées. Ces régions offrent des cadres naturels idéaux pour ce type d’hébergement.

Certaines structures insolites affichent des taux d’occupation records en 2024 :

• Cabane sur l’eau : 81 %.
• Cabane de trappeur : 77 %.
• Lov’Nid : 76 %.
• Zôme : 75 %.
• Château Perché : 72 %.

Les hébergements comme les tiny houses (+204 % depuis 2021), les dômes (+169 %), et les bulles (+60 %) connaissent également une forte croissance, témoignant de leur popularité croissante auprès des voyageurs.

Après une croissance exponentielle ces dernières années, le marché de l’insolite semble atteindre une phase de stabilisation. Nicolas Sartorius, fondateur du groupe Unic Stay, souligne :

“La progression est désormais mesurée. Les cabanes dans les arbres, par exemple, ont connu une baisse d’implantation entre 2021 et 2023, après une croissance de 370 % entre 2012 et 2023.”

Ce ralentissement est dû à plusieurs facteurs :

• Contraintes d’urbanisme : réglementations locales plus strictes.
• Impact climatique : certaines structures sont sensibles aux conditions météo.
• Manque de financements publics : un frein pour les porteurs de projets.

Parti d’une simplicité rustique, l’hébergement insolite évolue vers des concepts plus élaborés :

• Tiny houses inspirées des roulottes.
• Bulles confortables et utilisables toute l’année, intégrant eau et électricité.
• Services additionnels : restauration, loisirs et activités sur place.

Ces améliorations reflètent une demande accrue pour des séjours plus confortables et mieux équipés. La part des offres avec confort (eau et électricité) a ainsi augmenté de 4,2 %, tandis que celles sans confort ont diminué de 4,5 %.

Le marché des hébergements insolites reste un secteur attractif pour les professionnels de l’hôtellerie. Les raisons :

• Rentabilité élevée : des prix moyens supérieurs à ceux des hébergements traditionnels.
• Attentes des clients : forte demande pour des séjours originaux et immersifs.
• Adaptabilité : les modules peuvent s’intégrer dans divers environnements, urbains comme ruraux.

Pour les porteurs de projets, les tendances suivantes sont à considérer :

• Durabilité : utilisation de matériaux écoresponsables.
• Modularité : hébergements mobiles ou adaptables selon les saisons.
• Offres combinées : ajouter des activités locales ou des services bien-être.