Le minibar a du plomb dans l’aile

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Apparu dans les années 1970, le minibar est en train de passer de mode, notamment dans les segments économique et milieu de gamme. Quelles alternatives proposer ? Dans quels cas le conserver ? Faisons le point.

Depuis sa création en 2014, Okko Hotels a banni les minibars. Pour la directrice générale adjointe du groupe, Solenne Devys, le verdict est sans appel : “Un minibar, c’est un nid à difficultés. Ça fait du bruit. Régulièrement, les clients le débranchent et ça met de l’eau dans la chambre. Les clients ne sont jamais contents du contenu, ils trouvent les produits trop chers. Pour l’équipe de ménage, il faut compter les produits, recompter – cela fait l’objet de discussions lors du check-out si le client conteste -, nettoyer, s’occuper du réassort alors que les chariots à linge sont déjà lourds… Sans parler de la consommation énergétique… Cest une hérésie.”

Lucas Emel, responsable RSE au sein du groupe Logis Hôtels (collectif de 2 000 hôteliers-restaurateurs), enchérit : “Un minibar, c’est 30 à 50 % de l’énergie utilisée dans une chambre. Cela a un cycle de vie de 5 à 10 ans, et ce n’est pas vraiment recyclable. Ce n’est pas le meilleur investissement en termes de durabilité… En plus, le minibar n’a pas vraiment prouvé son efficacité en termes économiques. Nous recommandons donc à nos hôteliers de ne pas forcément le remplacer en cas de rénovation.”

Chez Mando Hospitality, l’approche se fait au cas par cas. “Cela dépend de l’établissement et de la ville. À Paris, s’il y a un supermarché à chaque coin de rue, on propose plutôt des produits basiques à l’accueil. À Béziers, dans notre hôtel La Prison, les chambres occupent d’anciennes cellules pénitentiaires : nous n’avons pas mis de minibar pour une question de place. En revanche, au Voco, un 4 étoiles qui va ouvrir prochainement à Beaune, nous mettrons des minibars avec des produits plus fun, autour du vin”, détaille la cofondatrice, Tatiana Halimi.

Luxe, créativité et PMR

Si le minibar disparaît peu à peu des hôtels économiques et milieu de gamme, il s’avère toujours envisagé, voire recommandé, dans certains cas de figure. À commencer par le segment haut de gamme. “Le minibar s’impose toujours dans le luxe. C’est un service qui paraît acquis pour les clients. En dehors du luxe, il faut que le minibar soit créatif, en ligne avec un concept global. Par exemple, la brasserie BrewDog a ouvert en Angleterre des hôtels avec des mini-frigos remplis de cannettes et des tireuses à bière, dans les chambres ou les salles de bain”, observe Youri Sawerschel, fondateur de Creative Supply, agence de conseil en stratégie de marque. 

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